Le numérique écologique, pour devenir acteurs d’un monde durable

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Les nouvelles technologies ont pris une place prépondérante dans nos vies. Pourtant, loin d’être virtuel, le numérique produit d’immenses impacts sur l’environnement. Son empreinte carbone et sa production de déchets atteignent des niveaux dangereux. Avec quelques gestes simples, vous pouvez cependant devenir des acteurs au service des transitions numériques et écologiques. Voici comment agir concrètement pour l’écologie numérique.

L’écologie numérique, un nouveau vocable pour de nouvelles pratiques sur le web

Très peu usité en France jusqu’aux années 2015, le terme écologie numérique est désormais au centre des recherches sur l’impact environnemental des outils des technologies numériques. Il s’agit précisément d’une réflexion sur les TIC (technologies de l’information et de la communication) et sur leurs utilisations dans le cadre de la transition écologique globale.

Du numérique forcément écologique ?

Dans les croyances populaires, le passage au numérique est forcément écologique. On communique en ligne sans traverser la planète. Les emails remplacent les missives en papier et la lecture de vidéos est en streaming. Cette dématérialisation, à l’apparence si écologique, est alors source de confusion.

À l’heure du web, de la data et de l’innovation avec un grand « I », il est aisé d’oublier que la dématérialisation s’appuie sur des équipements bien physiques. Consommation électrique, gaz à effet de serre, déchets toxiques… ont un impact environnemental bien visible.

Les déchets des technologies numériques, l’arbre qui cache la forêt

La production d’appareils électroniques est source de déchets, surtout en l’absence de systèmes de recyclage performants. Pour certains, produits à l’autre bout de la planète, l’empreinte carbone est immense. Pourtant cette pollution, finalement assez connue, n’est qu’une larme dans l’océan de la pollution numérique.

En 2020, en France, chaque individu détient en moyenne 8,9 équipements technologiques. À l’échelle du monde, ce ne sont pas moins de 34 milliards d’outils connectés qui sont utilisés. Il en résulte une production accrue de gaz à effet de serre, mais aussi un épuisement des ressources naturelles, des déchets entassés à ciel ouvert ou encore le rejet massif de dioxyde de carbone. L’utilisation d’électricité explose avec son impact invisible (mais plus tant que cela) sur l’environnement.

La pollution numérique : les chiffres qui dérapent

Pour bien comprendre l’urgence de la situation, quelques chiffres suffisent :

  • 34 milliards d’appareils connectés ;
  • 1,3 milliard d’outils réseau ;
  • 10 milliards de mails chaque heure ;
  • 180 millions de recherches Google par heure.

Quel est l’impact environnemental de ces chiffres ?

Selon le dernier rapport de GreenIT, tous ces équipements ont une empreinte environnementale : 2 à 3 fois ce que consomme la France ! Pratiquement, les consommations du numérique représentent [1] :

  • 6 800 TWh d’énergie primaire ;
  • 1 400 millions de tonnes de gaz à effet de serre ;
  • 7,8 millions de m³ d’eau douce ;
  • 1 300 TWh d’électricité.

Prendre la route de la transition écologique numérique : guide des bonnes pratiques

Si les entreprises doivent opter pour une transition écologique forte, nous sommes aussi acteurs d’une consommation durable. Au travers des choix d’appareils avec une vie plus longue et d’une utilisation raisonnée des nouvelles technologies, nous pouvons réussir notre transition écologique numérique. Voici quelques bonnes pratiques, faciles à mettre en œuvre.

L’écologie numérique : des équipements respectueux de l’environnement

Ordinateurs, smartphones, tablettes, mais aussi imprimantes, scanners ou routeurs s’installent dans votre vie. Toujours plus nombreux, ces appareils consomment énergies et ressources. Sans en prendre garde, leur impact écologique s’alourdit au fur et à mesure qu’ils épuisent les ressources de la planète.

Pour bien comprendre leur impact, imaginez juste un ordinateur. À lui seul, il représente [2] :

  • 240 kg de combustibles fossiles ;
  • 22 kg de produits chimiques ;
  • 1,5 t d’eau.

Des équipements durables pour moins de production

Avec l’évolution rapide des technologies, les appareils connectés vieillissent vite. Près de 88 % des Français achètent de nouvelles machines alors que les anciennes fonctionnent encore. Pourtant, passer d’une durée de vie de 2 ans à une durée de vie de 4 ans pour un portable améliore de 50 % son impact environnemental.

Quelques conseils pour faire rimer écologie et innovation :

  • ne pas remplacer un produit numérique sur un coup de tête ;
  • installer des protections (antivirus, antimalware…) ;
  • privilégier la réparation à la mise au rebut.

Des appareils légers pour moins de pollution

Le développement des technologies entraîne une multiplication des objets connectés, parfois inutiles. Par ailleurs, la recherche de performances pousse à l’achat de produits numériques puissants, une source de gaspillage d’énergie.

Voici comment rationaliser vos achats numériques :

  • n’acheter que ce dont vous vous servez ;
  • opter pour des labels environnementaux (ange bleu, energy star, epeat, TCO, 80 plus) ;
  • choisir un produit internet sobre et réparable.

Une énergie maîtrisée pour préserver les ressources de la planète

En France, les technologies numériques constituent le second poste de dépenses en énergie. Pourtant, 25 % de ces dépenses en énergie pourraient être évités.

Quelques pratiques pour préserver l’énergie :

  • ne pas laisser vos appareils électroniques en veille ;
  • limiter le nombre d’onglets ouverts ;
  • ne pas laisser tourner de programmes en arrière-plan ;
  • désactiver les wifi, GPS et Bluetooth inutiles ;
  • utiliser le mode « économie d’énergie ».

Des impressions réduites pour épargner les ressources

La force du numérique est sa dématérialisation. Pourtant, son développement ne s’est pas accompagné d’une réduction de la consommation de papier. Au contraire, malgré la possibilité de conserver des données de manière de plus en plus sûres, les impressions inutiles persistent.

Voici comment diminuer l’impact environnemental des impressions :

  • n’imprimer que le strict nécessaire ;
  • éviter les manœuvres gourmandes en ressources (les aplats de couleur notamment) ;
  • utiliser un mode d’impression « économe » en encre ;
  • réutiliser les faces non imprimées comme brouillon.

Le recyclage pour réduire les déchets

Une fois jetés, vos appareils électroniques sont une véritable source de déchets polluants. La plupart des composés sont dangereux pour l’environnement. Pourtant, 98,5 % de ces matériaux sont potentiellement recyclables.

Pour mieux comprendre, voici les matériaux recyclables d’un ordinateur :

  • des plastiques (40 %) ;
  • des matériaux réglementés (17 %) ;
  • des cartes électroniques (15 %) ;
  • des matériaux ferreux (15 %) ;
  • des matériaux non-ferreux (11,5 %).

Pour revaloriser tous ces matériaux, rendez vos anciens appareils à votre fournisseur, il se chargera de les faire parvenir à un service de recyclage.

L’écologie numérique : une utilisation rationnelle des emails

Tous les jours, des milliards d’emails transitent dans le monde. Chacun donne lieu à des émissions de gaz et à des déperditions d’énergie pour son traitement.

Quelques suggestions pour réduire l’impact de vos emails sur la planète :

  • réduire le nombre de destinataires ;
  • éviter d’envoyer des vidéos ou des images lourdes :
  • alléger les pièces jointes ;
  • envoyer des messages courts, faciles à lire.

L’écologie numérique : des requêtes web pondérées

Internet est devenu un livre géant, une sorte d’encyclopédie disponible sur tous les sujets. Mais savez-vous que la manière dont vous utilisez les données et les services a un impact sur l’empreinte énergétique du web ?

Voici comment optimiser vos recherches de données :

  • taper directement l’adresse du site ;
  • placer les sites récurrents en favoris ;
  • cibler une demande précise ;
  • utiliser un navigateur peu énergivore (l’ADEME désigne chrome comme le plus énergivore [3]) ;
  • choisir un moteur de recherche avec la fibre de l’écologie (Écosia, Lilo, Écogine).

L’écologie numérique : un big data de proximité

Le stockage des données est un défi, en particulier pour les entreprises. Le cloud paraît souvent l’innovation la plus performante dans le domaine, pourtant il impose des allers-retours entre les utilisateurs et les serveurs. N’oubliez pas que le cloud n’est pas virtuel, il a besoin de beaucoup d’énergie pour fonctionner.

Quelques suggestions pour optimiser votre utilisation des données en ligne :

  • ne stocker que le nécessaire ;
  • trier les emails ;
  • jeter les spams ;
  • vider le cache du navigateur ;
  • limiter les sauvegardes en vidéo ;
  • stocker un maximum en interne.

L’écologie numérique : des services internet sans impact

Réseaux sociaux, blogs, e-commerces, applications et gadgétisations, internet a révolutionné le 21e siècle. Les services proposés sur la toile sont de plus en plus nombreux. Mais, il ne faudrait pas que leur confort d’utilisation engendre des émissions de gaz à effet de serre, pollution et consommation jusqu’à épuisement des ressources de la planète.

Voici comment tirer profit de la transition numérique sans accroître l’empreinte écologique :

  • éviter l’abus de livraisons ;
  • privilégier la collaboration de proximité ;
  • nettoyer vos réseaux sociaux des images et vidéos obsolètes ;
  • limiter l’utilisation de la vidéo en ligne (82 % du trafic actuel) ;
  • préférer un livre papier à un livre numérique ;
  • choisir des applications intelligentes et utiles.

L’écologie numérique, c’est utiliser l’innovation technologique avec intelligence. Choisir de réduire les impacts des nouvelles technologies n’est plus uniquement l’affaire des entreprises. Comme utilisateurs des outils numériques, nous sommes devenus des acteurs à la croisée des transitions numériques et écologiques. Pour un monde durable, nous devons, dès aujourd’hui, prendre des habitudes en adéquation avec la vie et la quantité de ressources de la planète.

Sources :

[1] GreenIT – Rapport d’étude : Empreinte environnementale du numérique[2] CEME[3] l’Étude WEA par le Green Code Lab, 2013, ADEME

Caroline Thomas
Caroline Thomas

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